Les Pennes-Mirabeau : une ville au pluriel

Patrimoine

Chronique provençale

Chronique de l'été

La Patrouio

Enca touto esmougudo pèr l’espetacle dis aucèu de ferre di tres coulour viróutejant emé gràci en-dessus dóu Port-Vièi pèr aculi la flamo oulimpico, resiste pas au plasé de parla de la Patrouio de Franço.
Aquelo chourmo d’aviatour de trìo eisisto e rèsto à Seloun despièi 1937 – remembras-vous dóu filme de Marcèu Pagnol «La fiho dóu pousatié» que nous conto lis amour de la fiho d’un brave ome de la campagno e d’un aviatour, tout acò dins lou terradou selounés – mai ié dison Patrouio de Franço despièi 1953.
Li couregrafìo de la Grando damo nous encanton à chasco manifestacioun e es presènto dins tóuti li grand moumen de nòsti vido : en 2020, subre-volo lis espitau di regioun li mai toucado pèr la pandemìo e en 2021, lis avioun soun decoura emé de dessin d’Antòni de Sant-Exupéry pèr ounoura li sètanto-cinq an de soun Pichot prince. 
Se coumpren que l’indicatiéu radiò di piloto siegue Atos, «un pèr tóuti, tóuti pèr un !» quouro sian lis urous temouin de si danso celèsto preciso e armouniouso.

Valérie Payan (Escolo Espenenco de Lengo Prouvençalo).

Traduction

La Patrouille

Encore tout émue par le spectacle des oiseaux de fer tricolores virevoltant avec grâce au-dessus du Vieux-Port pour accueillir la flamme olympique, je ne résiste pas au plaisir de parler de la Patrouille de France.
Cette équipe d’aviateurs d’élite existe et a son siège à Salon depuis 1937 – souvenez-vous du film de Marcel Pagnol «La fille du puisatier» qui nous conte les amours de la fille d’un brave homme de la campagne et d’un aviateur, tout ça dans le pays salonais – mais son nom de Patrouille de France date de 1953.
Les chorégraphies de la Grande dame nous enchantent à chaque manifestation et elle est présente dans tous les grands moments de nos vies : en 2020, elle survole les hôpitaux des régions les plus touchées par la pandémie et en 2021, les avions sont décorés de dessins d’Antoine de Saint-Exupéry pour honorer les 75 ans du Petit prince. 
On comprend que l’indicatif radio des pilotes soit Athos, «un pour tous, tous pour un !» lorsque nous sommes les heureux témoins de leurs danses célestes précises et harmonieuses.

Valérie Payan (Escolo Espenenco de Lengo Prouvençalo)


Chronique d'avril/mai

Faguère un pantai…

Faguère un pantai… Lou Felibre me venié vèire ! Me diguè : «Parles la Lengo Nostro, tu ? Sabes qu’es lou parla d’aqui ? Que se fasèn rèn vai s’esvali ? Vuei, siés panca tant vièi, mai se vos poudé charra emé tis aujòu quand, mai tard, vas li retrouba dins li nive dóu cèu, te faudrié retourna l’aprendre à l’escolo… Em'acò, aro, aqueste parla d’aqui t’ajudarié à coumprendre lou francès, d’ounte si mot vènon, l’istòri d’aquéli mot, ço que volon dire. Pèr eisèmple, tu, lou sabiés que "cerf volant" es uno autro causo que de cèrvi que voularien ? Que sarié uno estroupiaduro de serp voulanto ? Que li proumié que se veguèron en Europo, venènt de Chino, vers lou siècle dougen, semblavon de serp que viróutejavon dins lou cèu ! Emai t’ajudarié tambèn pèr coumprendre li noum de liò : pèr li gènt de la mar d’eici, un friéu es un passage entre dous roucas, dos ilo, e es bessai pèr acò que lis ilo  dóu “Frioul” à Marsiho se dison ansin.»

E lou Felibre me parlè encaro long-tèms, long-tèms, me disènt forço causo interessanto, pièi, quouro s’acabavo moun pantai, apoundeguè : «E subre-tout, óublides jamai : qu tèn la clau de sa lengo, tèn la clau de sa liberta !…»

Bernard Granier - Escolo Espencenco de Lengo Prouvençalo

Traduction

J’ai eu un songe…

J’ai eu un songe… Le Félibre me rendait visite ! Il me dit : «Tu parles le Provençal, toi ? Tu sais que c’est le langage d’ici ? Que si on ne fait rien il va disparaître ? Aujourd’hui, tu n’es pas encore trop avancé en âge, mais si tu veux pouvoir bavarder avec tes aïeux quand, plus tard, tu vas les retrouver dans les nuées du ciel, il te faudrait retourner l’apprendre à l’école… En plus, présentement, ce parler local t’aiderait à comprendre le Français, d’où viennent ses mots, leur histoire, ce qu’ils signifient. Par exemple, toi, tu le savais que cerf volant n’a rien voir avec des cerfs qui voleraient ? Que ce serait une déformation de "serpent volante" (1) ? Car les premiers qu’on a vu en Europe, venant de Chine, vers le XIIème siècle, faisaient penser à des serpents qui virevoltaient dans le ciel ! En outre il t’aiderait aussi pour comprendre les noms de lieu : pour les marins de Méditerranée, un “friéu” (2) est un passage entre deux rochers, deux îles, et c’est peut-être pour cela que les îles du Frioul à Marseille s’appellent ainsi.»

Et le Félibre me parla encore longtemps, longtemps, me disant beaucoup de choses intéressantes, et, alors que s’achevait mon rêve, il ajouta : «Et surtout, n’oublies jamais : qui tient la clef de sa langue, tient la clef de sa liberté !…»

1) serpent est féminin en Provençal
2) prononcer fri-ié-ou

Bernard Granier - Escolo Espencenco de Lengo Prouvençalo

 

Chronique mensuelle

Ces textes en langue provençale sont proposés par l’association pennoise Escolo Espenenco de Lengo Prouvencalo.
L'objectif de cette chronique est de faire ni passéisme ni folklore, mais de parler dans la langue locale -le provençal- de tous les sujets. Le provençal, seule langue régionale à avoir obtenu, sous sa forme littéraire, un prix Nobel, a aussi des particularités dialectales. C’est pour cette raison que les textes sont écrits tantôt en langue littéraire, tantôt dans le provençal parlé dans la région de Marseille et des Pennes-Mirabeau.

L'Escolo Espenenco de Lengo Prouvencalo
Renseignements : 04 91 09 08 74

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